Les freins (lèvres, langue et buccaux) restrictifs et leurs possibles impacts
- isabellefailleibcl
- 26 juin
- 3 min de lecture

L'impact des freins de langue et de lèvre sur le développement oral de l'enfant
Qu’est-ce qu’un frein buccal ?
Un frein buccal est un petit repli de tissu qui relie la langue, la lèvre supérieure ou la joue à la gencive ou au plancher buccal. Il existe trois principaux types de freins :
Le frein de langue (lingual) : relie le dessous de la langue au plancher de la bouche.
Le frein de lèvre supérieure (labial) : relie la lèvre supérieure à la gencive.
Le frein buccal (joues) : moins souvent problématique, relie la joue à la gencive.
Certains enfants naissent avec des freins trop courts, épais ou peu souples, qu’on qualifie de restrictifs. Ces restrictions peuvent impacter plusieurs aspects du développement oral.
Quels sont les impacts possibles sur le développement oral ?
1. Allaitement et alimentation
Bébé peut avoir du mal à bien prendre le sein : mauvaise succion, tétées longues et fatigantes, douleurs maternelles, faible prise de poids.
Difficultés à gérer le biberon ou les aliments solides : troubles de la déglutition, réflexe nauséeux, mastication inadéquate.
2. Développement de la parole
Certains enfants avec un frein lingual restrictif ont des difficultés articulatoires : sons comme "l", "r", "t", "d", "n", nécessitent une bonne mobilité de la langue.
Cela peut entraîner un retard de langage ou des troubles persistants d’élocution si non pris en charge.
3. Croissance oro-faciale
Un frein restrictif peut perturber la position de la langue au repos (langue basse), influençant :
Le positionnement des dents
Le développement du palais (voûte trop étroite)
La respiration buccale chronique, pouvant entraîner ronflements, apnées du sommeil, fatigue.
4. Compensations musculaires
L’enfant peut développer des compensations posturales pour parler, avaler ou respirer correctement, entraînant :
Tensions dans le cou et la mâchoire
Troubles de la posture ou de la déglutition atypique
Comment dépister un frein restrictif ?
Le dépistage se fait par des professionnels formés (consultants en lactation IBCLC, orthophonistes, dentistes pédiatriques, ORL spécialisés).
Ils évaluent :
La forme et la mobilité de la langue/lèvre
Les fonctions (succion, mastication, parole)
Les signes associés (gaz, coliques, reflux, tensions corporelles)
Quel traitement ?
Approche multidisciplinaire : travail en collaboration entre plusieurs spécialistes (orthophoniste, ostéopathe, consultante en lactation, ORL).
Si le frein est jugé restrictif et symptomatique, une freinectomie (section du frein) ou freinotomie peut être proposée.
Elle est souvent suivie de rééducation fonctionnelle pour rééduquer les fonctions orales et prévenir les récidives.
En conclusion
Un frein de langue ou de lèvre restrictif peut sembler anodin, mais il peut avoir un impact important sur l’alimentation, la parole, la respiration et le développement cranio-facial. Une évaluation précoce et globale est essentielle pour soutenir le bon développement oral de l’enfant et éviter des complications à long terme.
RÉFÉRENCES
Ankyloglossie (frein de langue) et allaitement
Messner et al. montrent qu’environ 25 % des nouveau-nés atteints d’ankyloglossie présentent des difficultés lors de l’allaitement, avec une amélioration notable après traitement par frenotomie (sciencedirect.com, pmc.ncbi.nlm.nih.gov).
Ballard et al. (2002) rapportent qu’une frenectomie précoce améliore la succion et soulage la douleur maternelle dans 100 % des cas cliniques étudiés (pmc.ncbi.nlm.nih.gov).
Geddes et al. confirment une augmentation du flux de lait via ultrason après la libération du frein .
2. Articulation et mobilité de la langue
Smith et al. définissent des critères diagnostiques pour la distance de frein et l’ouverture buccale, et constatent une corrélation entre gravité de l’ankyloglossie et mobilité réduite (pubmed.ncbi.nlm.nih.gov).
Une étude plus récente (MDPI, 2023) établit que la sévérité de l’ankyloglossie est significativement liée à une mobilité linguale limitée, un schéma de déglutition infantile, des troubles d’articulation (notamment pour /r/, /s/) et des malocclusions (mdpi.com).
3. Développement cranio‑facial et occlusion
Enfants avec ankyloglossie présentent plus fréquemment des malocclusions (62 % vs 21 % chez le groupe témoin), surtout classe III et diminution de l’ouverture buccale (pubmed.ncbi.nlm.nih.gov).
Revue systématique et méta‑analyse (JADA, 2023) souligne une association possible entre ankyloglossie et malocclusion, bien que les preuves restent faibles à très faibles (sciencedirect.com).
4. Frein de lèvre (lip‑tie)
Une étude prospective montre que 4–11 % des nouveau-nés présentent un lip‑tie, qui peut provoquer difficultés de succion, engorgement, conduisant à une libération labiale précoce (parents.com).
5. Positions et consensus cliniques
L’American Academy of Otolaryngology–Head & Neck Surgery (2020) recommande la frenotomie uniquement si trouble fonctionnel (alimentation/parole), et déconseille la libération préventive .
La Société canadienne de pédiatrie (2024) stipule que la majorité des freins courts sont asymptomatiques, et la chirurgie ne doit pas être systématique, sauf en cas de problèmes avérés .
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